Des parcours individuels remarquables : portraits de femmes peintres de Metz
Marie-Clémentine Valade (Suzanne Valadon, 1865–1938)
Métis d’histoire avec la capitale artistique, la vie de Marie-Clémentine Valade, connue dans le monde de l’art comme Suzanne Valadon, témoigne d’une trajectoire marquante. Si elle naît à Bessines en Limousin, plusieurs sources (Édouard Vuillard, « Journal », 1891-1940) font mention de l’héritage messin de sa famille maternelle. La première femme admise à la Société nationale des beaux-arts expose la force d’un art instinctif, brut et audacieux. Elle s’impose d’abord comme modèle (entre autres pour Renoir et Toulouse-Lautrec), avant de trouver sa propre voie, influençant indirectement la jeune génération de peintres lorraines, qui voient dans sa réussite une rupture à travers la barrière sociale et de genre.
- Ses œuvres, vibrantes de couleurs et de rythmes, sont exposées au Centre Pompidou-Metz depuis l’ouverture du musée (Source : Exposition « Suzanne Valadon, une vie à peindre », 2021).
- Elle reste une figure tutélaire pour de nombreuses artistes contemporaines messines, comme Muriel Hache.
Louise Cottin (1845–1915)
Peu connue du grand public hors des cercles lorrains, Louise Cottin naît à Metz dans une famille d’avocats. Elle fréquente l’École municipale de dessin dès les années 1860. Ses premiers prix lors des Salons messins lui ouvrent rapidement les portes des ateliers parisiens. Reconnue pour ses aquarelles de paysages urbains et ses portraits d’enfants, Cottin ancre dans ses œuvres les bouleversements urbains de la fin du XIX siècle à Metz.
- En 1882, elle reçoit une médaille d’or au Salon de Metz pour sa série « Ruelles du Quartier Outre-Seille ».
- Les Musées de la Cour d’Or conservent une dizaine de ses toiles, régulièrement exposées lors d’expositions temporaires.
Claudine Loquen (née en 1965)
Artiste contemporaine, messine d’adoption, Claudine Loquen propose une figuration symbolique centrée sur la féminité, l’animalité et le rêve. Très tôt remarquée lors de la Biennale de Metz en 1988, elle développe un univers graphique foisonnant, où la place des femmes, de la mythologie et du patrimoine lorrain occupe une dimension essentielle.
- Ses travaux sont visibles à la galerie d’art Rencard à Metz, et ont été exposés au Musée Georges de La Tour à Vic-sur-Seille en 2019.
- Lauréate du prix Art Résilience 2016, Loquen assume un engagement fort en faveur de la reconnaissance des artistes femmes dans les institutions publiques.
Marie Seurat (1889–1976)
Moins connue mais emblématique du foisonnement « au féminin » du XX siècle à Metz, Marie Seurat grandit rue de la Fontaine, avant de suivre des études artistiques à Paris. Influence orientale, paysage mosellan et scènes domestiques structurent sa production. Elle est l’une des premières à représenter la vie quotidienne féminine au sein des foyers ouvriers messins, apportant un témoignage pictural rare sur la société locale.
- Ses tableaux sont recherchés sur le marché de l’art régional, et sont régulièrement présentés aux enchères chez AnticLor, Metz.
- Une exposition rétrospective a été organisée à l’Hôtel de Ville de Metz en 2007 (« Marie Seurat, regards d’une vie »).